. – Madame la présidente de la délégation à la prospective, Madame et Monsieur les co-présidents de la Commission de l'intelligence artificielle, chers collègues députés et sénateurs, pour relever le défi de l'IA, il conviendra de faire des choix. Faudra-t-il développer des modèles ouverts ou bien fermés ? La régulation mise en œuvre devra-t-elle porter sur la technologie ou bien sur les usages de l'IA ? La France aura-t-elle besoin de sa propre infrastructure de calcul ou pourra-t-elle s'appuyer sur une offre privée, éventuellement étrangère ?
Ces choix avant tout technologiques ont conduit l'OPECST, présidé en alternance par un député ou un sénateur, à s'intéresser au sujet. En effet, les décisions politiques appelées à forger notre avenir dépendent fortement de notre capacité à saisir les possibilités et les limites de chacune des technologies, dans le domaine de l'IA comme dans celui de l'énergie.
L'OPECST a déjà publié plusieurs travaux sur le thème de l'IA. C'est d'ailleurs à un ancien président de l'Office, Cédric Villani, que nous devons la première formulation, dès 2018, de notre stratégie nationale en matière d'IA. Aujourd'hui, l'accélération spectaculaire du développement de l'IA, avec l'essor de l'IA générative, la diffusion massive de la technologie, l'augmentation de la consommation énergétique associée et un afflux sans précédent de capitaux, nous impose d'adapter cette stratégie. Tel est précisément le mandat confié par le Gouvernement à la Commission de l'intelligence artificielle.
Pour adapter notre stratégie, il nous faudra prendre toute la mesure des technologies de l'IA, d'où la saisine de l'OPECST par les bureaux de l'Assemblée nationale et du Sénat. Nos rapporteurs Huguette Tiegna, Alexandre Sabatou, Corinne Narassiguin et Patrick Chaize y travaillent.
Notre démarche sera complémentaire à celle de la délégation sénatoriale à la prospective. L'un des enjeux majeurs que nous partagerons sera celui de la sensibilisation de nos concitoyens, pour éviter les fantasmes autour de l'IA – certains voyant dans l'IA un risque de chômage de masse et de remplacement des humains ; d'autres y voyant au contraire un remède miracle et la source d'une croissance magique. Il nous faudra promouvoir la connaissance de l'IA, pour être moins dans la science-fiction et davantage dans l'action.