La première partie de ce rapport a consisté à réaliser un état des lieux. Les pays des Balkans représentent un ensemble de 15 millions d'habitants soit moins que les Pays-Bas. Les économies de ces pays représentent environ 136 milliards d'euros, soit moins d'un pour cent du PIB de l'Union européenne. L'économie de cette région est, par ailleurs, fortement intégrée à celle de l'Union européenne puisqu'elle assure près de 70 % de leurs échanges de biens. En outre, l'Union européenne affiche un excédent commercial structurel avec les Balkans de l'ordre de neuf milliards d'euros par an. Il est en revanche regrettable que l'établissement de cette zone de libre-échange ne soit pas accompagné d'un flux plus important d'investissements.
Les objectifs de convergence économique n'ont pas encore été atteints. Les PIB par habitant des pays candidats représentent entre 35 et 50 % du PIB moyen par habitant de l'Union européenne. Il est important de rappeler que certains pays des Balkans occidentaux disposent d'un salaire moyen supérieur à certains de l'Union européenne. Des problèmes structurels existent, comme le développement insuffisant des infrastructures de transports, tandis que l'appareil productif aussi est vieillissant.
Certains de ces pays sont confrontés à une réelle hémorragie démographique. Entre 2012 et 2019, environ 155 000 personnes ont émigré vers un pays de l'OCDE chaque année. Cette fuite des cerveaux est préoccupante car elle limite le développement économique des pays candidats et affaiblit les espoirs de réformes politiques ainsi que le renforcement de l'État de droit. Le constat est clair : les jeunes des pays candidats sont attirés par les démocraties libérales qui leur offrent des perspectives.
Enfin, le rapport attache une importance particulière à l'influence des pays extérieurs dans cette région. La Russie, la Chine et la Turquie cherchent à renforcer leur influence et leur emprise en raison du vide laissé par l'Union européenne. Ce constat est dur et sévère, mais il est essentiel de prendre conscience des réalités régionales.