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Intervention de Sandra Regol

Réunion du mercredi 10 avril 2024 à 15h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Regol :

Le droit des femmes à disposer de leur corps est et reste une variable d'ajustement politique. Nos corps sont des enjeux de pouvoir et nos dirigeants discutent, le plus souvent sans nous et parfois contre nous, de ce qu'ils souhaiteraient en faire. À travers l'histoire, les féministes continuent, sous les insultes et les moqueries, à défendre nos droits à disposer de nos corps. Ce combat passe par les droits contraceptifs et par l'avortement. Nos aînées ont tracé la voie et les insultes qu'elles recevaient n'ont rien à envier à celles que nous recevons aujourd'hui. Toutes ces stratégies de délégitimation du combat en font partie. D'ailleurs, je vous le rappelle, aucune de nous ne serait là si nos aînées n'avaient pas tracé la voie. Comme toujours, nos droits peuvent être mis en danger quand ils ne sont pas protégés.

La proposition de résolution européenne de notre collègue Mathilde Panot est la suite logique de la proposition de loi qu'elle avait présentée l'an dernier, ainsi que de celle de ma collègue Mélanie Vogel au Sénat. Ces initiatives se sont traduites par une victoire transpartisane entreprise également avec Renaissance. Malgré les expressions de certains collègues de droite, ce combat nécessaire est entravé par les conservateurs, par les réactionnaires. En premier lieu, par l'extrême droite. Si en France ce qui a été consacrée n'est pas un droit mais une liberté de recourir à l'avortement, à travers l'Europe, ce droit est en danger. Nous songeons à la Pologne, à la Hongrie, ou à l'Italie. Nous pouvons être fiers qu'en France un pas ait été franchi, mais ce pas a été entravé par la formulation choisie de « liberté » qui n'est pas assez protectrice. Merci donc à Mathilde Panot de remettre l'Église au milieu du village malgré les nombreux amendements déposés qui rappelaient que la formulation choisie par la France n'est pas la bonne. Pour que le droit à l'avortement ne soit plus une variable d'ajustement politique, nous devons inscrire ce droit dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union. C'est ce que vous proposez mes chers collègues, c'est ce que propose également Marie Toussaint dans son programme. Ainsi plus aucune force politique réactionnaire ne sera en mesure de mener une fronde contre le droit des femmes à disposer de leur corps. Mettons enfin en place un véritable bouclier juridique pour toutes les femmes de l'Union européenne. Mes chers collègues, si vous êtes en faveur du droit à l'IVG, rien ne vous empêche de voter ce texte.

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