. – Difficiles à chiffrer au dollar près, les investissements destinés à éviter les collisions sont de deux ordres.
Les premiers concernent l'évitement. On sait modifier la trajectoire de satellites actifs qui jouent encore le rôle pour lequel ils ont été envoyés dans l'espace. On réalise ce suivi grâce à des moyens de visualisation, comme des radars. Le système français GRAVES (Grand réseau adapté à la veille spatiale) fonctionne bien mais il est vieillissant, et il faudra investir dans les moyens de visualisation dans l'espace pour modifier la trajectoire des satellites qui risquent d'entrer en collision. Ce suivi est quotidien et il est assuré, en matière de défense, par le Commandement de l'espace. Après des calculs astronomiques, en cas de risque de collision, on déporte légèrement le satellite avant de le remettre sur son orbite.
D'un coût très élevé, l'autre investissement à prévoir est celui de l'ergol, le carburant qui permet d'envoyer des objets dans l'espace. La solution consiste à mettre au départ une quantité d'ergol un peu plus importante que nécessaire, afin qu'en fin de vie, le satellite puisse se déporter. Enfin, puisque le satellite n'est pas détruit sur Terre, soit il l'est au contact de l'atmosphère et se transforme en débris, soit il est envoyé vers des orbites cimetières. Certes, on déplace le problème, mais c'est une solution.
Ces deux pistes ont un coût et les lanceurs ne sont pas prêts à les suivre. Faute de contrainte, soit vous êtes vertueux et cela vous coûte plus cher, soit vous envoyez des lanceurs sans penser aux conséquences, puisque la législation le permet.
Cela mérite une réflexion urgente. La sensibilisation à l'évolution du climat et à la protection de la biodiversité a pris énormément de temps. C'est pourquoi nous aurons besoin de votre aide à tous pour ne pas attendre dix ou quinze ans pour agir.