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Intervention de Jean-Luc Fugit

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit, député, rapporteur :

– Nous avons tout de même perçu une prise de conscience. Nous n'avons pas eu de difficulté à rencontrer les acteurs pour échanger sur le sujet, qui s'est d'ailleurs fait une place dans l'actualité. Déjà, quand je travaillais sur la note relative aux lanceurs, une journaliste du Monde m'avait interrogé sur les débris dans l'espace.

En tant que scientifique, je me méfie toujours de « l'état des connaissances ». J'espère que nous en savons aujourd'hui moins que nous en saurons demain, mais je doute que nous ayons une vision exhaustive du sujet. Compte tenu de la prise de conscience, de l'évolution des technologies et de la puissance de celles dont nous disposons déjà, notamment grâce à l'intelligence artificielle, nous devrions acquérir une meilleure connaissance et des possibilités d'agir.

Parmi les solutions à privilégier au niveau européen figurent des missions de l'ESA. Les constructeurs de satellites commencent à modifier leurs engins pour en faciliter la protection et la récupération.

On dit souvent qu'une partie de ce qu'il se passe sur Terre se joue dans l'espace. Un smartphone se connecte en moyenne à quarante satellites différents chaque jour. Il y a quelques jours, j'évoquais avec le président de la chambre d'agriculture de ma circonscription, des responsables de l'Office français de la biodiversité (OFB) et des arboriculteurs l'évolution de l'assurance paramétrique, qui ne peut exister sans suivi satellitaire. Nous nous préoccupons beaucoup de l'incidence de nos activités sur l'environnement et sur la planète, mais ce qui se passe dans l'espace, notamment la prolifération des débris, est le prolongement de notre activité sur Terre, où l'on a créé le besoin d'applications toujours plus nombreuses.

Nous devons conduire une politique vertueuse. Nous aimerions la définir et l'évaluer, car nous considérons cette première note comme un point de départ et non comme un point d'arrivée pour l'Office. En plus de s'interroger sur le vol habité, la conception de lanceurs réutilisables ou les applications satellitaires, l'Office doit se saisir de la question de la dimension vertueuse de la gestion de l'espace, au même titre que l'évolution environnementale de la Terre. À l'Assemblée nationale, je n'en ai jamais entendu parler en dehors des travaux de l'Office. Si l'on considère l'activité spatiale comme un prolongement de ce que l'on fait sur Terre, l'agriculture, c'est-à-dire l'activité la plus terre à terre, doit être aidée par des données nécessitant le lancement de satellites.

Alors que des mastodontes comme la Chine ou les États-Unis avancent sans se poser de questions, l'Europe peut jouer un rôle de lanceur d'alerte, après que mon collègue a rappelé le risque d'un accroissement exponentiel des débris spatiaux au cas où le syndrome de Kessler viendrait à se réaliser.

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