. – De premières solutions sont esquissées, dont le blindage. Les opérateurs protègent désormais les surfaces les plus sensibles de leurs satellites au moyen de boucliers en Kevlar ou de mousses métalliques, mais ceci n'est efficace que contre l'impact de débris dont le diamètre est inférieur à un centimètre.
Grâce à l'amélioration des connaissances sur la position des débris en orbite, il devient possible de calculer quelles manœuvres sont souhaitables pour parer au risque de collision d'un satellite opérationnel. En 2023, la Station spatiale internationale (SSI) a effectué six manœuvres à cette fin. En moyenne, on recense une manœuvre annuelle par satellite en orbite basse.
Dans notre note scientifique, nous mettons l'accent sur la réduction active des débris, un retrait semblant possible. En 2018, l'ESA a lancé la mission RemoveDebris, qui a démontré en orbite la faisabilité de technologies telles que la capture par filet ou le harponnage. Anticipant une possible mise en œuvre de la technique du harponnage, Eutelsat, dont nous avons entendu les responsables, équipe désormais ses satellites en orbite basse d'une surface de préhension, ouvrant à terme la possibilité de les récupérer par un grappin. Le projet ClearSpace vise à capturer, en vue d'une rentrée atmosphérique sécurisée, un gros débris particulièrement délabré en utilisant un bras robotisé. Le lancement de cette mission, développée par l'équipe ClearSpace de l'ESA, en partenariat avec une jeune pousse suisse, est prévu en 2026.
Christophe Bonnal, expert français, membre du Centre national d'études spatiales (CNES), estime que la stabilisation de l'environnement impose de retirer de l'orbite basse environ dix gros débris chaque année, en commençant par les cinquante plus dangereux répertoriés par les équipes internationales. Dès que nous disposerons des moyens techniques, cet objectif sera à portée de main.