. – Il y a quelques années, j'ai traité pour l'Office le sujet des lanceurs spatiaux réutilisables, puis celui des satellites et de leurs applications, en tandem avec notre ancienne collègue Catherine Procaccia. Plus récemment, notre collègue Christine Arrighi s'est intéressée à la météorologie de l'espace. Avec mon collègue Ludovic Haye, nous nous sommes penchés cette fois sur le problème des débris spatiaux, qui n'est pas sans lien avec les précédents.
La généralisation des lancements à bas coût multiplie le nombre de satellites et, de ce fait, la masse des débris en orbite ne cesse de grandir. En outre, les conditions extrêmes régnant dans l'espace détériorent très rapidement les matériaux, dont la fragmentation est la première source de croissance des débris dans l'espace.
Cette pollution a commencé en 1957 avec Spoutnik. Pour lancer ce petit satellite de 87 kg, actif pendant seulement vingt et un jours, l'Union soviétique avait mis en orbite 6 600 kg de matériel !
Plus d'un million de débris de plus d'un centimètre de diamètre sont aujourd'hui présents dans l'espace, concentrés en orbite géostationnaire et, de plus en plus, en orbite basse. Sur l'orbite géostationnaire, située à36 000 kilomètres de la Terre, les satellites réalisent un tour complet en 24 heures, restant ainsi visibles à tout moment d'un même point de la surface du globe. C'est pourquoi beaucoup de satellites de télévision y sont installés.
La concentration de satellites en orbite géostationnaire
L'image projetée à l'écran, mise au point sur des ordinateurs de la NASA (National Aeronautics and Space Administration), montre la concentration de satellites en orbite haute, formant une sorte d'auréole autour de la Terre. À cette distance, les objets en orbite ne retombent plus dans l'atmosphère. Pour dégager l'orbite géostationnaire, il est généralement préconisé de faire manœuvrer ces satellites de quelques centaines de kilomètres vers une orbite dite « cimetière ».