Un état des lieux ayant été effectué sur la zone Sud du Tarn, je tenais à évoquer le Nord du département, où les maires se plaignent que leurs villages soient devenus des dortoirs. Ils dénoncent également les importants coûts supplémentaires, à l'exemple de l'assainissement, qu'ils n'ont pas les moyens d'assumer. La fermeture des écoles s'accompagne en outre de difficultés pour accueillir les nouveaux arrivants, tandis que les temps de trajet sont considérables, compte tenu de l'éloignement des collèges et des lycées. Si Albi et Castres ont chacune leur hôpital, la psychiatrie est maltraitée dans notre département, les déserts médicaux sont nombreux et ces problématiques ne seront pas résolues par l'autoroute. Le taux de chômage, ainsi qu'en témoignent les chiffres de l'Insee, est plus élevé à Albi qu'à Castres. Une faculté se trouve à Albi et un campus ainsi qu'une école d'ingénieurs à Castres, cette dernière n'étant donc pas sous-dotée.
Je retiens de votre analyse, monsieur Offner, que l'argumentaire du désenclavement est un mythe politique qui décrédibilise les scientifiques et alimente la sphère médiatique. Il ressortirait des observations concernant le lien entre autoroute et développement régional que les territoires dynamiques profitent de l'arrivée d'une autoroute, tandis que les plus fragiles en pâtissent. Les développements permis par l'infrastructure concernent une part minime des acteurs, et toujours les plus importants. Du fait de l'accélération des tendances existantes, les entreprises fragiles souffrent encore davantage. L'argument sécuritaire, déployé par de nombreux élus, paraît quant à lui caduc dès lors que le trafic diminue, ce qui est le cas sur l'axe Castres-Toulouse depuis plusieurs années. Ainsi, comment s'y prendre pour analyser et préciser les besoins et les choix démocratiques de mobilité, et pour définir ainsi des solutions multimodales adaptées, y compris ferroviaires ?