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Intervention de Christine Arrighi

Réunion du mardi 16 avril 2024 à 9h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Arrighi, rapporteure :

Nous voyons clairement, après le plaidoyer de M. Terlier en faveur de l'autoroute, combien peuvent se heurter les éléments objectifs, scientifiques ou tirés de l'expérience. Dans le cadre de son audition, M. Yves Crozet a qualifié le secteur des transports de « monde de chimères », tandis que vous employez le terme de mythe politique. Ces deux propositions me semblent rejoindre toute la complexité de la réponse quant à ce qu'une infrastructure routière, ferroviaire ou aérienne peut ou non apporter à un territoire. Les propos de M. Terlier font également écho à la question de la norme d'égalité que chacun revendique, de façon légitime, concernant son territoire. Vous avez d'ailleurs fait référence à la loi Pasqua, qui avait tenté de traiter la définition de l'enclavement par la facilité d'accès. Cette même recherche de caractérisation se retrouve dans une proposition de loi sénatoriale, qui propose une autre définition juridique de l'enclavement. Elle prévoit qu'au 31 décembre 2025, aucune partie du territoire français métropolitain continental ne soit située à plus de 50 kilomètres ou 45 minutes d'automobile d'une unité urbaine de 1 500 à 5 000 emplois, soit par le biais d'une autoroute ou d'une route aménagée pour permettre la circulation rapide des véhicules, soit à plus de 60 minutes d'automobile d'une gare desservie par une ligne à grande vitesse. Or, selon ces définitions, la ville de Castres n'est pas enclavée. Elle dispose en effet d'une unité urbaine qui compte davantage d'emplois que ne l'indique la proposition des sénateurs, et bénéficie par ailleurs d'une route, d'une voie ferrée et d'un aéroport. Malgré cela, de nombreux acteurs du territoire font état de la nécessité d'une autoroute, là où l'aménagement de la route nationale 126, plus économe en termes de terres, de biodiversité et de financement, aurait été amplement suffisant.

Aussi, au regard des données dont nous disposons aujourd'hui, et particulièrement de la nécessité de bâtir un avenir qui soit davantage au ménagement qu'à l'aménagement, estimez-vous toujours pertinente, au-delà du cas de l'A69, la poursuite incessante d'un aménagement de territoire destructeur de zones naturelles, de biodiversité et de terres agricoles ? J'ajoute qu'au regard du coût du péage, qui sera supporté par les usagers de façon extrêmement importante, nous risquons de nous orienter vers une situation similaire à celle de la liaison Pau-Langon que vous évoquiez précédemment. En résumé, que représente aujourd'hui, pour vous, l'aménagement du territoire ?

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