J'aimerais vous interroger au sujet des observatoires des sites volcaniques, notamment aux Antilles et à La Réunion. Leurs responsables, que nous avons auditionnés, nous ont fait part d'un certain nombre de difficultés. Ils nous ont notamment expliqué que leurs permanences étaient assurées par des bénévoles, pour des raisons budgétaires. Même si l'on ne peut que saluer cet engagement bénévole, peut-être y a-t-il lieu d'améliorer les choses pour rendre ces observatoires plus réactifs en cas de crise.
Vous avez dit que les différents plans, Orsec et autres, sont d'abord de la compétence du ministère de la transition écologique et des collectivités, même si les préfets doivent aussi donner une impulsion. Nous avons beaucoup souffert à Mayotte de la crise de l'eau et je tiens à saluer la mobilisation du Gouvernement, votre engagement personnel, ainsi que celui du ministre Philippe Vigier. L'intervention de l'État a été considérable, mais j'ai trouvé que nous étions limités par le fait qu'il n'y a pas de plan « eau potable » à Mayotte.
L'État ne peut pas le dire, car cela reviendrait à reconnaître un manque, ou une faute, mais moi je le dis : nous avons demandé pendant six mois que l'on nous communique le plan ; je crois que notre commission aussi l'a réclamé et elle ne l'a toujours pas. J'en déduis, et cela n'engage que moi, que ce plan n'existe pas, pas plus que les plans relatifs par exemple au risque volcanique ou cyclonique. Certes, je reconnais que Mayotte ne relève pas depuis très longtemps de l'article 73 mais, même lorsqu'elle relevait de l'article 72, cette compétence était celle de l'État.
J'aimerais, enfin, vous interroger sur l'accès au fonds Barnier. À Saint-Martin et Saint-Barthélemy, des dégâts causés par le cyclone Irma n'ont toujours pas été pris en charge, parce que les populations n'étaient pas assurées et qu'il faut être assuré pour accéder au fond Barnier. Or les populations ne sont pas toutes assurées au même niveau : si ce taux atteint 68 % à La Réunion, il est de 6 % seulement à Mayotte, où les risques sont pourtant très importants. Que faire pour sensibiliser la population à ces questions ? Je peux comprendre que la première préoccupation d'une personne qui n'a pas une maison solide et qui vit sous le seuil de pauvreté ne soit pas de s'assurer, mais de donner à manger à ses enfants. Que faire pour améliorer la situation assurantielle des populations ultramarines et, en conséquence, le recours au fonds Barnier ?