Ce besoin apparaît pour les enjeux d'adaptation. Nous avons parlé des collectivités, mais c'est également vrai pour les acteurs économiques. L'État ne pourra pas dire à chaque acteur ce qu'il est supposé faire. Le rôle de l'État est de mettre des données à disposition afin d'être en mesure d'anticiper les impacts et les comprendre. Depuis le PNACC-2, tout un travail a été accompli sur les services climatiques. Un simple code postal permet de prendre connaissance des impacts climatiques à attendre en 2030, 2050 et même encore plus tard. La trajectoire de référence de réchauffement a été annoncée par le ministre Béchu et forme aujourd'hui un cadre pour le travail d'adaptation.
Dans les outre-mer, les données n'existent pas à un niveau aussi fin que pour l'Hexagone. Un travail est en cours avec Météo France pour constituer ces données. Nous nous appuyons sur les données du GIEC, mais selon des mailles territoriales qui ne permettent de capter que les territoires et un grand bout d'océan autour, ce qui ne s'avère pas très satisfaisant. Le sujet est connu et évoluera.
Il convient donc de mettre à disposition des données, des ressources méthodologiques, des instruments financiers comme le fonds vert ou le fonds Barnier. Il faut aussi proposer un cadre pour que les acteurs puissent s'approprier ces sujets et anticiper les éventuelles futures normes.
S'agissant des collectivités, je cite la stratégie de planification locale. En ce qui concerne les acteurs économiques, il existe un certain nombre de précédents, notamment relatifs à l'atténuation. Certaines entreprises doivent réaliser des bilans d'émission de gaz à effet de serre. Un travail a porté sur les filières économiques, toujours dans le cadre de l'atténuation. Il ressort que l'essentiel des filières économiques a produit des plans d'action visant à traduire les objectifs de l'État en matière de réduction d'émission. La démarche leur permet de connaître leurs propres trajectoires et actions et ce qu'elles attendent en contrepartie de l'État.
La mission se construit sur deux niveaux. Le premier s'entend avec les filières économiques afin qu'elles puissent identifier les impacts physiques immédiats et indirects liés aux chaînes de valeur mondiales, appelées à être désorganisées. Le second s'attache aux entreprises considérées individuellement. Il s'agit avant tout d'un sujet d'accompagnement, peut-être réglementaire, mais les discussions se poursuivent pour savoir à quel point on demande à certaines entreprises d'établir des plans d'adaptation. C'est le cas pour le volet de la réduction des émissions. Ces deux niveaux permettront d'embarquer les filières économiques dans ces démarches.