Nous vivons aujourd'hui une crise de l'eau et de l'assainissement sans précédent. Avant la création du SMGEAG, nous avons investi 73 millions d'euros et le plan d'action d'urgence a permis de renouveler des canalisations âgées de 70 ans près du lycée agricole, à Baie-Mahault.
Le SMGEAG a été créé à la date du 1er septembre 2021. Depuis, un plan pluriannuel d'investissement, à hauteur de 300 millions d'euros, a été porté conjointement par le SMGEAG, l'État, la région et le département. Je rappelle que la région et le département ne sont pas compétents en matière d'eau et d'assainissement. En moyenne, nos enfants perdent un mois et demi d'école en raison du manque d'eau, qui ne permet pas le respect des conditions sanitaires.
Là encore, la région Guadeloupe s'est montrée très volontaire en portant le plan d'action prioritaire de 2018 à 2021, aux côtés du SMGEAG, en tant qu'administrateur, mais aussi en tant que soutien financier. Le SMGEAG a dû souscrire un emprunt de 50 millions d'euros, emprunt pour lequel la région et le département se sont portés caution à parts égales.
En cas de risque sismique, et j'espère que nous n'en rencontrerons pas ces cinq prochaines années, nos réseaux vieillissants sont susceptibles de subir de sévères dégâts. En 2022, la tempête Fiona a endommagé le feeder, cette conduite qui part du château d'eau de Capesterre, qui dessert Capesterre, les Saintes, qui remonte vers Goyave, Petit Bourg, qui alimente Baie-Mahault, Point-à-Pitre et qui continue vers le Gosier, Sainte-Anne, Saint-François et la Désirade. Nous avons bien caractérisé les enjeux liés au feeder, nous avons modélisé son fonctionnement en situation dégradée. Il nous reste à lancer des travaux corolaires pour donner naissance à des solutions alternatives, comme une usine de production d'eau ou des zones de stockage tampon.
Désormais, la mission consiste à réparer les fuites du réseau d'eau, qui amoindrissent la pression dans les tuyaux.
Hier, j'ai suivi l'actualité autour du séisme qui s'abat sur Taïwan et, même avec la meilleure canalisation du monde, nous ne pourrions pas y résister. Il faut quand même faire face.
Lors de la tempête Fiona, nous avons pu déployer des solutions alternatives. La région a développé un programme de financement des citernes d'eau de pluie, sous conditions de ressources. Un nombre croissant de foyers est équipé de telles citernes.
Dans les écoles et les établissements publics, à l'instar du CHBT, l'hôpital de Basse-Terre, nous avons mis en place avec nos partenaires des citernes d'eau potable, ce qui permet de profiter d'une réserve avant que la réalimentation soit effective. Dans les écoles, nous avons lancé une série de constructions de citernes d'eau potable, sous contrôle de l'ARS, pour pallier tous les manques d'eau.
Je ne dirais pas que nous pourrions survivre à une crise, mais une prise de conscience est en train de naître au regard de la crise de l'eau en Guadeloupe.