Je voudrais revenir sur les conditions d'attribution de la carte de presse. Hélène Lam Trong, qui a reçu le prix Albert-Londres en 2023, n'a pas la carte de presse. Elle ne parvient pas à l'obtenir.
Quoi qu'il en soit, les auditeurs ne se préoccupent pas de savoir qui a la carte de presse et qui ne l'a pas. En revanche, il faut savoir que cette carte de presse ouvre droit à une réduction fiscale de 7 500 euros. Pourquoi les journalistes titulaires de la carte de presse sont-ils les seuls journalistes à bénéficier de cette franchise fiscale ? Ne faudrait-il pas se pencher sur cette survivance du passé ?
La question des applications nous amène à celle de la distribution numérique. Vous pouvez avoir une application pour distribuer des podcasts mais cela coûterait actuellement entre 1 et 2 millions d'euros d'investissement et de maintenance. Ce n'est pas à la portée de nos entreprises. Radio France dispose bien de sa propre application, mais elle est réservée exclusivement à ses programmes. Par conséquent, nous sommes intermédiés par Spotify, YouTube, Apple Podcast, etc. Cette intermédiation est contractualisée de gré à gré, sans régulation. Je rejoins donc Gaspard G quand il demande la mise en place de régulations. Il est nécessaire que les conditions d'accès à la distribution soient équitables.
Quant à la ligne éditoriale, c'est une question qui appartient à chaque média et qui va de pair avec la démocratie. Chaque média fait vivre sa ligne éditoriale. Par exemple, chez Binge Audio, la ligne éditoriale est décidée de manière collective, au-delà des seuls titulaires d'une carte de presse. Nous décidons tous ensemble des sujets à traiter, des personnes à accueillir, etc.
Nous sommes passés d'une ère de médias de masse dans lequel il y avait le grand journal de droite de référence, le grand journal de gauche de référence, et au milieu les petits partis qui étaient représentés par des petits journaux, à un système de médias de précision dans lequel vous avez une multitude de lignes éditoriales.
Je pense que ces lignes éditoriales doivent rester vivantes et libres et ne doivent pas être régulées, si ce n'est par la garantie de la liberté d'expression dans le cadre de la loi.