Internet et les nouveaux médias ont permis une meilleure représentation de la France des régions, de la diversité, des minorités ethniques, des minorités sexuelles, etc. En contrepartie, toute parole est devenue presque légitime J'ajoute que depuis que Twitter est devenu X, la certification se paye. En quelque sorte, la vérité se paie. Cela devrait nous conduire à nous interroger d'un point de vue éthique.
Pour répondre à vos questions, je pense qu'il faut réguler, accompagner et financer.
Il faut que les Européens ou les Français puissent imposer aux plateformes américaines ou chinoises la possibilité de labelliser des contenus en fonction de la confiance qui peut leur être accordée.
Il faut aussi accompagner en créant des ponts entre les nouveaux médias et le service public ou les médias privés. Ces ponts permettront à nos jeunes équipes et à nos nouvelles manières de produire de s'inspirer des bonnes pratiques d'hier.
Enfin, il faut financer. Il existe les aides du CNC « Talent » et « Savoirs et Culture » mais il faut savoir que sur les 10 millions d'euros du dispositif « Talent », seuls 1 à 2 millions d'euros sont versés au numérique. Les 8 millions d'euros restants servent à financer des films et ne subventionnent pas les nouveaux moyens de production.
Je remarquerai par ailleurs que la presse et les journalistes constituent des milieux fermés, codifiés, et plutôt méprisants envers ces nouveaux métiers que nous exerçons. Cela explique pourquoi nous n'aurons pas de carte de presse de sitôt. Il existe une forme de mépris de la part de journalistes et de dirigeants de médias d'hier qui ne comprennent pas que les jeunes se tournent vers les nouveaux créateurs de contenu.
J'aurais adoré travailler pour une rédaction d'hier mais mon CV n'a jamais été retenu. J'ai donc décidé de créer la mienne.