Pour cette seconde table ronde, consacrée aux nouveaux créateurs de contenu, je souhaite la bienvenue à M. Rémy Buisine, journaliste chez Brut ; à M. Gaspard Guermonprez, plus connu sous le nom de Gaspard G, créateur et animateur de la chaîne YouTube éponyme aux quelque 830 000 abonnés ; et à M. Joel Ronez et Mme Katia Sanerot, respectivement président et vice-présidente du Syndicat des producteurs audio indépendants (PIA). Les médias dits classiques sont souvent sous le feu de la rampe dès lors que les sujets relatifs à la production et à la diffusion de l'information sont abordés. Il nous a cependant paru indispensable d'entendre des acteurs représentant certains des nouveaux producteurs de contenu, notamment à visée informationnelle.
Le média Brut et la chaîne Gaspard G ont été créés il y a une dizaine d'années, et la production de podcasts à une échelle significative est à peine plus ancienne. À la mesure de la longue histoire des médias, les vôtres sont pour ainsi dire nés hier – ou avant-hier. Sans remonter aux premiers imprimés, je rappelle que notre grande loi sur la liberté de la presse date de 1881.
Mes premières questions s'adressent à vous tous, mais je suppose que les réponses que vous y apporterez différeront sensiblement.
Quelles sont, selon vous, les nouvelles attentes du public en matière de contenus, notamment d'information ? Comment capter et retenir son attention ?
Le public qui écoute ou visionne vos productions est-il plus jeune que la moyenne des consommateurs d'information ou avez-vous réussi à attirer un public plus traditionnel qui aurait élargi ainsi ces sources d'information à vos nouveaux médias ?
Pensez-vous être, pour certains, une source principale d'information ou la porte d'entrée vers des producteurs de contenu plus classiques ?
Êtes-vous également victimes de la défiance constatée vis-à-vis des médias traditionnels, ou en êtes-vous préservés, et pourquoi, si tel est le cas ?
Je souhaiterais interroger plus spécifiquement M. Buisine et de Gaspard G. Vos médias reposant notamment sur l'interactivité, comment gérez-vous les relations avec votre public ? Les journalistes classiques sont parfois sommés de « choisir leur camp » sur certains sujets sensibles, ce qui peut les conduire à se dispenser de toute interaction avec le public. Tenez-vous compte des remarques, voire des campagnes suscitées par certains des sujets abordés ? Y répondez-vous directement ?