Monsieur le ministre, je vous remercie de rappeler l'indispensable combat pour notre souveraineté alimentaire. La disponibilité, la gestion et la sécurisation de nos ressources agricoles sont remises en question par l'instabilité géopolitique et par le changement climatique. Il est toujours utile de se l'entendre dire, y compris dans notre commission. L'actualité en Europe de l'Est montre que ces ressources peuvent devenir un enjeu puissant, voire une arme de guerre.
En novembre 2022, lors d'un entretien accordé à Ouest France, notre ministre des armées, Sébastien Lecornu, mettait en exergue un chantage aux matières premières alimentaires. La guerre en Ukraine montre que ces ressources peuvent être instrumentalisées à des fins géopolitiques et militaires. Le non-renouvellement de l'accord céréalier ukrainien par Vladimir Poutine en juillet 2023 en témoigne. La semaine dernière, nous avons aussi évoqué notre vulnérabilité s'agissant des stocks d'engrais.
Comment renforcer la souveraineté alimentaire française et notre autonomie en matière de production agricole ? Une politique nationale de stockage public des denrées alimentaires est-elle envisageable en cas de crise ? Les politiques interministérielles sont-elles renforcées ?
Par ailleurs, sans les dévoiler, pouvez-vous nous indiquer quels types d'opérateurs d'importance vitale sont listés par votre ministère dans les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture ?
Enfin, la volaille ukrainienne entre en concurrence déloyale avec la production de nos agriculteurs. Comment renforcer le contrôle de qualité des denrées importées à nos frontières, en particulier dans nos ports, qui sont stratégiques en la matière ? Faut-il l'accroître dans les ports français ou directement dans les pays compétiteurs ? Les normes de qualité font partie de notre souveraineté. Envisagez-vous des renforcements de procédure, comme Gabriel Attal s'y était engagé ?