La crise agricole majeure que traverse la France trouve largement sa source dans les décisions calamiteuses des gouvernements successifs et dans les normes désastreuses imposées par l'Union européenne. La guerre en Ukraine joue également un rôle important dans les difficultés que rencontrent nos agriculteurs. Outre les difficultés d'approvisionnement en matières premières et de la hausse du coût de production, la concurrence des volailles ukrainiennes écoulées sur le marché européen est dénoncée par les producteurs français. Elle perturbe un marché français qui a connu plusieurs crises ces dernières années et peine à retrouver des couleurs. Nous entendons le besoin de soutenir le secteur agroalimentaire ukrainien, central dans l'alimentation et la stabilité mondiales, mais cela ne doit pas se faire au détriment de nos producteurs français. Comment comptez-vous donc conjuguer ces deux impératifs ?
Plus largement, les répercussions de ce conflit sont très lourdes à l'échelle mondiale. Le grenier à blé de la planète qu'était l'Ukraine a perdu en capacités d'exploitation. Plus de 10 % des terres ukrainiennes seraient minées et un quart seraient sous contrôle russe, ce qui réduit aussi les capacités de production. Dans ce contexte, les difficultés d'alimentation des populations renforcent l'instabilité de certains pays. Nombre d'entre eux sont déjà en crise ou en situation de famine, notamment ceux du continent africain. Votre ministère est-il engagé dans une démarche de sauvegarde de la stabilité de ces pays, et dans quelle mesure ?
Enfin, je me réjouis que l'on utilise désormais très largement le terme de souveraineté alimentaire, que mon mouvement politique défend depuis des décennies – je regrette qu'à l'époque, cela nous ait valu d'être ringardisés. Nous attendons désormais les propositions que fera le Gouvernement en la matière.