Trois cours d'eau sont principalement concernés sur ce territoire. Le premier est la rivière du Girou, et l'infrastructure est positionnée de manière parallèle à sa vallée. Cette rivière franchit les cours d'eau du Vernazobre et de l'Agout. Le Girou a plusieurs affluents, et ceux-ci ont probablement perdu un certain nombre de fonctionnalités. Cette perte de fonctionnalité est due au besoin de maîtrise des eaux des activités agricoles. Des drains connectés à des fossés sont creusés dans les sols. Ces fossés sont parfois qualifiés de cours d'eau, une qualification qui relève de la DDT et de l'OFB. Or, nous la prenons en compte pour différencier un cours d'eau d'un fossé, la distinction pouvant parfois être très ténue.
Par conséquent, le territoire est actuellement drainé vers le Girou. Les cours d'eau sont souvent rectilignes et profonds, et l'infrastructure en franchit un certain nombre. Dès lors, deux solutions sont possibles. Le ruisseau peut être temporairement dérivé, le temps de réaliser la construction de l'ouvrage. Dans ce cas, il est ensuite rétabli sur son lieu initial, mais à l'intérieur de l'ouvrage. Si cette solution n'est pas techniquement envisageable, l'ouvrage est construit à côté du cours d'eau. Dans le même temps, le cours d'eau est également dérivé. Cette solution est alors désignée sous le nom de rescindement.
Au terme des projets d'infrastructures, les rescindements aboutissent souvent à des plus-values écologiques par rapport à l'état initial du cours d'eau. Ils permettent de modifier la physionomie d'un cours d'eau dégradé, rectiligne et profond. Nous aménageons alors les berges de manière à favoriser les milieux humides et propices aux espèces naturelles.
Dans le cadre du projet de l'A69, les rescindements sont aussi associés à des projets de compensation de zone humide. Nous devons alors articuler notre connaissance hydraulique du terrain et la recréation de cours d'eau avec les expertises de Biotope sur les zones humides. In fine, notre objectif consiste à favoriser la rétention des ruissellements, et donc à retenir l'eau. Or, cette approche est inverse aux pratiques souvent observées aujourd'hui, qui visent plutôt à drainer les espaces agricoles. Enfin, les rescindements ne sont pas toujours associés à des mesures compensatoires.