Là encore, ma réponse ne sera pas spécifique à l'A69. Je préfère répondre de manière précise et prudente. Comme je l'ai indiqué dans mes réponses écrites, les rapporteurs ont été sidérés de la manière dont les gains de temps étaient présentés dans l'étude socio-économique. Cette méthodologie était pour le moins atypique, comme nous l'avons souligné dans notre avis de 2016. Pour estimer les gains d'un projet autoroutier, les gains de temps sont largement dominants et ce pour une raison simple : chaque seconde gagnée est valorisée, quel que soit l'usage de cette seconde. Personnellement, lorsque j'habitais à Lyon, je préférais me rendre à Saint-Étienne en train plutôt qu'en voiture, et on comprend aisément qu'indépendamment de la durée totale du trajet, la qualité de la minute du trajet en train est supérieure à celle du trajet en voiture. Malgré tout, le bénéfice apporté par les routes et autoroutes est basé sur le calcul de la durée du trajet, et sur le postulat que chaque seconde gagnée est valorisée. C'est stupide ! En 2017, l'AE a publié une analyse critique de la méthodologie de l'évaluation socio-économique et en 2023, dans le cadre d'une mission sur le sujet, l'IGEDD a recherché une méthodologie plus pertinente. Si l'IGEDD s'est penchée sur la question, cela montre que la position de l'AE en 2017 n'était pas complètement absurde… Nous avons donc affaire à un double problème de choix d'une méthodologie et de son application. Je vous invite à consulter notre note de septembre 2017 si vous souhaitez connaître le détail de nos critiques.