De synergies proprement dites, au sens industriel du terme, il n'y en a pas. Parce que nous sommes assez petits, nous pourrions réfléchir à des investissements communs. Encore faudrait-il avoir les mêmes besoins au même moment, ce qui n'est pas toujours le cas. Par contre, avec Christopher, donc depuis trois ans, nous avons réussi à développer une intelligence du canal, même si nous ne sommes pas toujours d'accord et que chacun défend sa boutique. Au moment de la réforme des retraites par exemple, il m'est arrivé de prendre l'antenne sur le temps en principe dévolu à Public Sénat et inversement, et nous sommes parvenus à nous entendre. Nous essayons d'avoir cette intelligence de l'antenne également pour ce qui est des invités : nous évitons de recevoir les mêmes à deux heures d'intervalle, car les téléspectateurs ne font pas forcément la différence entre nos deux chaînes, qui passent par le même canal.
Quant à la fusion, le propre des serpents de mer c'est qu'on ne les attrape jamais. Je ne suis pas convaincu de la pertinence de la chose, pour deux raisons. Premièrement, la TNT et les autres plateformes entrent dans un moment où les éditeurs de contenus devront exister en tant que marques. Or nos deux marques existent par elles-mêmes : je pense qu'en créer une troisième serait préjudiciable aux deux. On pourrait certes ne fusionner que les services d'appui ou back office mais sans générer d'économies significatives. Deuxième raison, nous avons des missions complémentaires, qui correspondent à celles assignées à chacune des chambres.