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Intervention de Christopher Baldelli

Réunion du jeudi 28 mars 2024 à 13h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Christopher Baldelli, président-directeur général de Public Sénat :

J'ai passé l'essentiel de ma vie professionnelle dans le secteur des médias. Dans les dernières années, j'ai eu des responsabilités de direction dans différents médias de presse écrite, de radio et de télévision, tant publics que privés. J'ai été directeur général de La Provence, le quotidien régional de Marseille, puis directeur général de France 2, alors constituée en société anonyme, avant de diriger les chaînes numériques du groupe M6. J'ai ensuite été le patron du groupe de radio RTL, puis vice-président du groupe M6 et aujourd'hui, si je n'oublie rien, je suis président de Public Sénat.

Pour ce qui est des blocs thématiques, il me semble que l'information est une thématique assez claire. Il faudrait se demander si nos chaînes parlementaires sont ou non des chaînes d'information, mais il me semble en tout cas incontestable qu'elles sont des chaînes d'actualité et qu'à ce titre, elles pourraient et devraient prendre place dans ce bloc. Quant à revoir les numérotations, cette faculté existe certes. Il me semble même qu'un certain acteur, qui n'est pourtant pas présent sur la TNT mais qui sera peut-être à nouveau candidat, proposait – pardon pour l'anglicisme – un ranking permanent, c'est-à-dire un classement des chaînes au fur et à mesure de leur dernière audience. Inutile de vous dire que je suis très défavorable à un tel classement, qui présente de nombreux travers. Quoi qu'il en soit, la force de la numérotation actuelle est qu'elle crée des habitudes, certaines chaînes portant même le numéro de leur canal TNT dans leur titre. Il ne me semble donc pas facile de réorganiser des blocs et je ne suis pas sûr d'y être favorable.

Sur le dernier point, il est toujours difficile de définir ce qui relève de la ligne éditoriale et ce qui relève de l'existence même de la chaîne. Pour Public Sénat – et je pense que la situation est très proche pour LCP – on peut distinguer trois blocs. Le premier est constitué par la loi qui nous définit : nous sommes une chaîne publique, une chaîne de service public, une chaîne parlementaire, qui a un rôle à jouer pour les citoyens. À moins de changer la loi, c'est déjà là une définition très importante de notre ligne éditoriale.

Ensuite, les candidats à la présidence d'une chaîne présentent un projet pour trois ans, dans le cadre d'une procédure très transparente – qui est du reste, comme vous l'avez rappelé, en cours pour les deux chaînes. Ces projets comportent une dimension de ligne éditoriale et de contenus.

Une fois élus, ils engagent un dialogue approfondi avec leur actionnaire – en l'espèce, le Sénat, l'Assemblée nationale ou leur émanation choisie, comme la délégation chargée de la communication. Nous signons alors des contrats d'objectifs et de moyens (COM) qui ont des objectifs éditoriaux importants, portant par exemple sur la part du travail parlementaire ou des documentaires dans les programmes. Ces contrats sont, par définition, négociés et font l'objet d'un accord entre les dirigeants de la chaîne et l'actionnaire.

La ligne éditoriale est définie à ces trois niveaux. Elle peut donc varier en fonction du président, choisi par le bureau de l'assemblée concernée en fonction notamment du projet qu'il a exposé, puis, en dernier ressort, du COM.

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