La question du pluralisme est centrale dans nos échanges et il aurait été inconcevable de ne pas auditionner les acteurs de la seule émission du paysage audiovisuel français qui assume d'exclure une partie du spectre politique de sa programmation alors que nous avons des relations apaisées et professionnelles avec tous les médias, y compris de gauche comme Libération ou Mediapart. Cela dit, l'objectif n'est pas de faire votre procès.
Vous avez indiqué dans une interview, monsieur Bellver, que TMC était une chaîne privée et que vous assumiez à ce titre de faire ce que vous vouliez. Pourriez-vous nous indiquer ce que vous entendez par là ? Quelle limite vous fixez-vous ? Je tiens à rappeler que les fréquences TNT vous sont accordées par les Français. En procédant de la sorte, vous excluez indirectement les 13 millions d'entre eux qui ont fait le choix de voter pour le Rassemblement national à la dernière élection présidentielle et qui s'apprêtent à faire de même aux élections européennes.
Vous vous cachez pour votre défense derrière la décision de l'Arcom, qui indique que vous respectez les temps de parole. Considérez-vous néanmoins que le fait de diffuser une séquence ayant fait l'objet d'un montage et d'un traitement spécifique est du même ordre qu'un échange en direct, sans coupe, sur un plateau ? Un procès équitable pourrait-il se dérouler sans respect du contradictoire ? Avez-vous le sentiment d'assurer un traitement juste de l'information ?
Si vos journalistes étaient accrédités pour assister à nos meetings, serions-nous en retour invités sur vos plateaux ?