J'ignore comment elle compte agir. Mais votre question initiale était différente : vous m'aviez demandé si Mme la ministre me semblait à l'écoute. J'ai par ailleurs oublié de vous rappeler que la volaille est la seule production animale sous contractualisation. Quand un producteur met en place un lot de poulets, il sait à quel prix il lui sera racheté et tient compte des intrants – le prix du poussin et de l'aliment – pour calculer sa marge brute. La contractualisation, décriée dans les années 1990 et 2000, est aujourd'hui prônée en raison de sa différenciation. Le Président de la République a évoqué des prix minimums mais, compte tenu des fluctuations des matières premières, il vaut mieux raisonner en marges minimum garanties par agriculteur.
Nous ne pourrons jamais établir des prix planchers, mais il est possible en revanche de mettre en place une contractualisation, laquelle oblige forcément à s'extraire des références de marché. Il s'agit là d'un véritable problème de fond. Lorsque les prix du cochon ne cessaient de baisser, j'avais eu l'occasion de dire à M. Stéphane Le Foll, le ministre de l'agriculture de l'époque, qu'il fallait fermer le cadran. En effet, le prix du cadran ne reflétait pas réellement l'état de l'offre et de la demande. Le prix du cochon est déterminé le jeudi en France, après celui de l'Allemagne, qui fait aujourd'hui référence. Les marchés n'ont cessé de se développer et de s'internationaliser, mais les prix de référence sont fixés dans certains pays, comme la Belgique et les Pays-Bas pour la volaille. De fait, la souveraineté alimentaire doit tenir compte des réalités de marché.