En matière de restauration collective, il faut distinguer la restauration commerciale de la restauration collective, publique ou privée. Les grandes chaînes de la restauration commerciale (Kentucky Fried Chicken, Burger King, McDonald's) se fournissent en grande partie en France pour la volaille, dont ils ont compris l'atout commercial.
S'agissant de la restauration collective publique, nous ne disposons pas de chiffres précis, dans la mesure où les collectivités ne déclarent pas l'origine des viandes qu'elles utilisent. Nous raisonnons donc par déduction, mais nos estimations sont certainement moins précises. Nous estimons ainsi que les importations sont d'abord destinées à l'élaboration de produits transformés, comme les jambons ou les knacks de volaille. L'interprofession doit également prendre sa part en faisant pression sur des fédérations.
Nous obtenons les chiffres de la restauration collective grâce aux « marchands d'alimentation », auprès des collectivités grâce à nos contacts commerciaux. L'évaluation du reste de l'approvisionnement est plus complexe, car celui-ci fait aussi appel à des petits circuits de distribution. Selon mes estimations, les collectivités s'approvisionnent pour 30 % en produits français et pour 70 % en volaille étrangère.
Il y a vingt-quatre ans, la production nationale de labels représentait 2,2 millions à 2,4 millions de volailles par semaine, contre seulement 1,5 million en 2024. Dans le même temps, les poulets bio sont passés de 100 000 à 300 000 unités par semaine, avant de diminuer vers 200 000. Les collectivités utilisent très peu les produits Label rouge, à l'exception des cuisses. Je rappelle qu'en 2023, le prix moyen du filet de poulet brésilien est de 3,10 euros lorsqu'il arrive en Europe, contre 3,30 euros pour le filet ukrainien, 3,50 euros à 5,50 euros pour le filet européen – Italie, Espagne –, 5,80 euros pour le filet français et 20 euros pour un Label rouge.