Non. Nous avons discuté avec Mme Olivia Grégoire, qui a découvert le problème à l'occasion de la crise agricole.
Je souhaite vous faire part d'une anecdote. Un de nos collègues de l'interprofession s'occupe de la passation de marchés de restauration pour une collectivité agricole. À ce titre, il rencontre des fournisseurs comme Sodexo. Lorsqu'il lui est demandé si la viande est d'origine française, la facture augmente d'emblée de 15 %. Dans le cas d'espèce, son conseil d'administration, qui compte pourtant sept ou huit agriculteurs, a refusé la hausse.
Cet exemple illustre la schizophrénie des citoyens-consommateurs. Les mêmes citoyens qui sont favorables à des achats français sont les mêmes consommateurs qui s'attachent aux modalités des prix, y compris au sein des collectivités. Une cantine ou un restaurant universitaire tablent sur des repas à 1,50 ou 2 euros. Mme Olivia Grégoire est consciente du problème, mais comment pouvons-nous agir ? De mon côté, j'estime qu'il est nécessaire d'être transparents vis-à-vis des Français, en leur indiquant que le repas composé de produits originaires de France coûte 4,50 euros, que la collectivité peut apporter une subvention de 2 ou 2,50 euros et que le reste à charge doit être réglé par le consommateur.