Nos interlocuteurs nous disent qu'ils sont conscients du problème, mais lorsque nous insistons sur les questions de traçabilité et de vérification, nous n'obtenons pas de réponse satisfaisante. Cela illustre le décalage entre la perception de la Commission européenne et les réalités du terrain.
Je conçois que l'Europe puisse passer un accord avec le Chili pour obtenir des terres rares en échange d'un accroissement des quotas d'importation. Mais ces accords intègrent-ils l'obligation d'élevage en lumière naturelle ? En réalité, celle-ci ne sera effective que dans deux ou trois ans. Qu'en est-il de l'utilisation des antibiotiques, de la densité au mètre carré ? Je n'ai rien contre les commissaires et les fonctionnaires européens ; je connais des personnes remarquables à la DG (direction générale) Agriculture. Ils nous disent de manière officieuse, en off, qu'ils doivent s'effacer devant leurs homologues de la DG Commerce.
Je respecte les orientations politiques de chacun, mais j'observe qu'un ancien commissaire européen à l'agriculture opérait des choix politiques plutôt écologistes. Actuellement, depuis le mouvement de protestation des agriculteurs et les manifestations, nous sentons effectivement que nous sommes plus considérés.