Tout d'abord, je ne vous enjoins pas de répondre à cette question. Simplement, j'ai précisé qu'il s'agit d'un problème d'ordre politique, d'administration. Que voulons-nous ? Je ne suis pas favorable à notre effacement derrière les Roumains, Polonais ou Bulgares, précisément pour des raisons de souveraineté alimentaire. Je sais pertinemment que nous ne reviendrons pas à une production 100 % française. En revanche, je serais favorable à l'établissement d'un plan pour passer de 50 % à 60 % ou 70 %.
Nous souhaitons que les hommes politiques nous aident, à travers des décisions courageuses, pour assumer certains choix. Par exemple, vous, citoyens, acceptez-vous d'avoir un poulailler près de chez vous ? Tout le monde est prêt à accepter un poulailler de petite taille, mais il n'en est pas de même s'il s'agit d'un élevage de 40 000 volailles. Pourtant, ce modèle de 40 000 poulets n'est pas aussi compétitif que les usines de 1,8 million de poulets existant en Pologne ou en Ukraine.
Je suis conscient que les hommes politiques et les députés subissent des pressions médiatiques sur ces sujets de consommation de viande d'élevage. Si l'ensemble de la société estime qu'elle ne veut plus de poulets en France, nous changerons notre fusil d'épaule. Mais je n'en prendrai pas la responsabilité. Je crois à la production française, mais il faut nous donner des moyens de pouvoir lutter à armes égales. Je ne suis pas opposé à l'existence de recours contre des poulaillers. En revanche, il ne me semble pas normal que les décisions des conseils municipaux et des préfets soient attaquées, à partir du moment où leur démarche administrative est correcte. Il ne s'agit pas de restreindre le droit à agir, mais de le cadrer.