Sur le temps long, le taux d'autoapprovisionnement en engrais s'est dégradé en France depuis les années 1960. La baisse a concerné davantage les engrais azotés, qui présentent paradoxalement un taux de dépendance aux importations plus faible que le phosphore et la potasse. Pour ces derniers, le taux de dépendance est un enjeu prégnant dans l'ensemble de l'Union européenne : en l'absence de réserve de roches phosphatées en Europe, nous nous approvisionnons tous dans des bassins exportateurs. Or très peu de pays dans le monde ont la capacité d'exporter de la roche phosphatée qui sert à produire les dérivés : le Maroc, la Russie et la Biélorussie. Dans ce genre de situation, nous sommes très dépendants d'un nombre limité de pays tiers, en mesure de contrôler les ressources.