Nous avons des dépendances stratégiques assez inquiétantes sur certains points, lorsque nous importons des produits vraiment essentiels d'un petit nombre de pays sans réelle alternative.
En ce qui concerne les produits agricoles, nous sommes dépendants en bois, en produits de la mer, en fibres textiles, et nous sommes déficitaires en fruits et légumes, poulet et viande bovine.
Notre problème géostratégique se situe là où nous dépendons d'éléments essentiels pour notre production. Il s'agit notamment de l'élevage, qui dépend énormément du soja, et surtout des engrais, qui constituent notre vraie faiblesse. Pour la potasse par exemple, nous dépendons de la Russie et de la Biélorussie. Or, nous ne pouvons pas produire sans potasse. Le phosphore est également un engrais indispensable et nous l'importons principalement du Maroc et de l'Algérie. Les engrais azotés deviennent également problématiques parce qu'ils nécessitent du gaz et qu'en plus, nous importons de plus en plus d'urée d'Arabie saoudite ou du Vietnam.
J'ajouterai que nos machines agricoles ou leurs composants stratégiques sont aussi de plus en plus importés, ainsi que certaines molécules en provenance d'Inde ou de Chine.
À titre personnel, je suis beaucoup plus inquiet de cette dépendance stratégique sur les intrants qu'au sujet du poulet ukrainien ou de la courgette espagnole.