Permettez-moi de ne pas partager votre point de vue sur la première question. Je rappelle en effet que la programmation des crédits de l'Agence française de développement fait l'objet d'une validation ex ante, en début d'année, de tous les projets par pays et par secteur, par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères. En conséquence, l'AFD est particulièrement pilotée et elle l'est d'autant plus maintenant au niveau local, avec les conseils locaux de développement. Je pense donc que les reproches adressés en ce sens ne sont clairement pas fondés.
Vous avez ensuite évoqué la concurrence des autres pays, et notamment de la Chine. Il convient naturellement de réagir rapidement aux demandes de nos partenaires. En revanche, je ne suis pas sûr qu'une réponse rapide consistant à réaliser un prêt lié, en associant des personnels importés, un endettement massif et une captation des recettes et des ressources naturelles du pays pour les vingt prochaines années – ce qui est aujourd'hui la situation d'un certain nombre de pays africains – constitue une bonne réponse. Le temps de l'instruction est certes parfois long mais il permet aussi de s'assurer de l'effectivité de retombées économiques pour le pays partenaire en termes d'emploi local, de développement, de coopération et de renforcement des politiques publiques. Il importe donc d'être à la fois réactif et réellement utile.