Le cœur de nos moyens d'intervention est financé par les 140 millions d'euros de crédits confiés à l'AFD et mis en œuvre par Expertise France. Cet effort est, en résumé, assez modeste. Par exemple, la Belgique, dont le produit intérieur brut (PIB) est six fois moindre que celui de la France, consacre 204 millions d'euros à son opérateur de coopération technique et le Luxembourg accorde 86 millions d'euros au sien. Notre budget doit donc être mesuré à l'aune des différents programmes budgétaires sur l'aide publique au développement en France, qui totalisent 5,7 milliards d'euros de crédits en loi de finances initiale pour 2024.
Notre modèle est-il exportable ? Si nous sommes souvent critiques sur nous-mêmes, de nombreux pays envient notre modèle, particulièrement la manière dont nous avons organisé et articulé nos finances publiques, notre système de protection sociale et notre système de gestion de nos services publics et de nos infrastructures. Au-delà, nous travaillons de plus en plus avec nos partenaires européens pour croiser les expériences. Par exemple, lorsque nous travaillons avec les pays du voisinage, il est aussi important de mobiliser les pays qui sont entrés récemment dans l'Union européenne. Je pense notamment à l'Estonie et à son modèle d'administration digitale, qui est plus avancé que le nôtre.
Par ailleurs, nous ne faisons pas qu'exporter le modèle français. Nos experts travaillent avec des pays dans des domaines où ils sont plus en avance. À ce titre, je souhaite que nous puissions tirer bénéfice de ce retour d'expérience au sein de notre propre administration, par exemple en matière de numérique, d'égalité femmes-hommes, de budgétisation verte.