Je mets de côté le marchandage entre la majorité et Les Républicains auquel ces amendements participent.
La moitié des Français héritent de moins de 70 000 euros et nombre d'entre eux n'héritent de rien du tout.
En période de crise, il faut réfléchir au message que l'on adresse. Dans le cas de ces amendements, c'est celui du renforcement des inégalités, une tendance lourde depuis une trentaine d'années. En 1985, le patrimoine des plus fortunés représentait 15 % du patrimoine total ; en 2015, 25 % du patrimoine total est accaparé par les 1 % les plus riches.
Pendant la campagne présidentielle, nous proposions d'exonérer les successions dont l'actif est inférieur à 120 000 euros. En tout cas, le relèvement de l'abattement ne concerne absolument pas les classes populaires.
Les Républicains ont le mérite d'être cohérents dans leur démarche. Cette mesure est pour eux une revendication historique. En revanche, le message que la majorité envoie aux Français est catastrophique.