Vous avez pris, madame la ministre, l'exemple de Criteo. Dans un article publié en 2013, Le Monde explique pourquoi les fondateurs de Criteo ont décidé de faire coter leur entreprise au Nasdaq et non au CAC40. Les raisons ne sont pas d'ordre réglementaire. Cela tient non pas à un droit bancaire français qui serait moins favorable que le droit bancaire américain, mais à l'absence, en France, d'investisseurs à même de financer les grandes ruptures technologiques.
S'ils ont choisi le Nasdaq – vous pouvez constater d'ailleurs qu'ils n'ont pas eu recours aux actions à droits de vote multiples –, c'est donc parce qu'il y a, aux États-Unis, davantage d'investisseurs, un meilleur financement des start-up et une plus grande visibilité. Lorsqu'une société est cotée au Nasdaq, cela signifie qu'il y a des investisseurs et des analystes financiers spécialisés qui suivent correctement la cotation de ses valeurs boursières. En France, l'article du Monde l'indique bien, il n'y a pas d'analystes financiers qui font ce travail ; il n'y a pas d'écosystème de cette nature.