…d'un pays dans lequel les écrans prennent peu à peu toute la place dans la vie des jeunes et plus largement dans celle des citoyens. Les conséquences seraient évidemment terribles pour la société : outre leur enjeu en matière d'éducation – on ne peut pas bien apprendre si on ne sait pas bien lire –, les écrans ont un enjeu de citoyenneté – la transmission de notre culture et de notre identité passe par la lecture des grands auteurs et par la capacité à apprendre – et de santé – plus d'écrans, cela veut dire moins de sommeil, moins de sport.
Pour toutes ces raisons, le Gouvernement se mobilise, tout d'abord en agissant à l'école primaire, avec le recentrage des apprentissages sur les savoirs fondamentaux et le quart d'heure de lecture quotidien. L'étude du CNL révèle que le temps de lecture se stabilise, voire progresse légèrement, pour ces tranches d'âge. Le rapport parlementaire d'Annie Genevard et Fabrice Le Vigoureux nous sera très utile pour continuer d'avancer en ce sens.
Au collège, nous avons interdit l'usage du téléphone portable dès 2018. Nous étions alors précurseurs puisque la France est la première à avoir pris une telle mesure. Aujourd'hui, de nombreux pays autour de nous s'interrogent. La ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse a déclaré récemment qu'elle était prête à aller plus loin.
Quant à la majorité numérique à 15 ans, dont vous avez été à l'initiative avec votre proposition de loi, je rappelle que j'ai lancé, en tant que ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, des travaux avec les plateformes et les réseaux sociaux pour instaurer un véritable verrou numérique. En collaborant avec ces acteurs, nous avons la possibilité de vérifier l'âge des jeunes utilisateurs et l'accord des parents. Je rappelle qu'entre 13 et 15 ans, les jeunes ne peuvent créer des comptes sur les réseaux sociaux sans accord parental. Au-dessous de 13 ans, ils n'y sont tout simplement pas autorisés.
Par ailleurs, comme l'a annoncé le Président de la République, nous avons lancé une commission scientifique pour quantifier l'impact des écrans sur la santé des enfants et mieux accompagner les parents par des conseils sur les règles à adopter. Les conclusions de ses travaux nous seront remises prochainement. Soyons clairs : quand on a 13 ans, on n'a rien à faire devant un écran à trois heures du matin.