Météo-France peut nous prévenir que le ciel est couvert, qu'il va y avoir du mauvais temps, que le vent sera tel ou tel, mais ne dispose pas d'outils permettant de savoir à quel moment et à quel endroit précis un cumulonimbus va se former et créer un événement météorologique localisé.
Il y a quinze jours, nous avons tenu, dans l'un des quartiers de la commune, une réunion publique portant sur la question de l'eau potable. En l'espace d'une demi-heure, le temps s'est dégradé et des précipitations diluviennes, accompagnées d'éclairs, se sont abattues sur nous : des débordements d'eau ont eu lieu, rendant la circulation difficile. Le week-end suivant, le même phénomène s'est produit dans la commune de Papara, sans que Météo-France ait pu le prévoir : les pluies ont eu des conséquences cataclysmiques et un homme a été emporté par la rivière dans la nuit du samedi au dimanche – son corps a été retrouvé le lendemain matin au large de la commune. Nous savions que le temps allait se dégrader, mais nous ignorions que des précipitations très importantes allaient s'abattre localement, dans cette commune. Il est très difficile d'imaginer certains cours d'eau se transformer en torrents dévastateurs ; cela arrive pourtant dans les rivières de la côte nord de Tahiti. En France métropolitaine, des événements comparables ont déjà eu lieu dans le Sud, vers Nîmes, Béziers ou Narbonne.
J'ai cru comprendre que le futur radar météo allait nous permettre de recevoir des alertes dans les deux heures précédant ce type de phénomènes, qui n'existaient pas en Polynésie il y a dix ou vingt ans.