Nous sommes tous des individus différents, mais nous aspirons tous pour l'essentiel aux mêmes choses. Il en va de même pour les territoires, d'où la nécessité de partager les expériences. Cela ne constitue cependant pas une habitude. Des instances existent pour conduire de tels échanges au plus haut niveau de la gouvernance des collectivités, mais nous avons ressenti un vrai besoin pour que cela soit fait en ce qui concerne les projets et les savoir-faire. Comme nous avons pu le constater à de nombreuses reprises, certaines pratiques peuvent être transposées dans des contextes complètement différents si elles sont adaptées intelligemment.
Les territoires ultramarins présentent en effet de nombreuses caractéristiques communes, comme l'isolement, l'éloignement, l'enclavement, la densité de population dans les zones littorales ainsi que les questions relatives aux télécommunications et à l'arrivée des secours en cas de catastrophe. Il faut donc considérer globalement les outre-mer tout en prenant en compte la spécificité de chaque territoire. Les deux approches sont très complémentaires.
La mission qui m'avait été confiée a été passionnante et stimulante. Il y avait une véritable envie partagée d'avancer. Dans les territoires ultramarins, on n'a pas forcément l'habitude de travailler ensemble. Mais le fait de définir une feuille de route territoriale et de mettre en place une gouvernance qui rassemble toutes les parties prenantes – les collectivités, les assureurs, les ONG, les experts, les scientifiques et les services de l'État – a tout changé. Lors des consultations territoriales, on a constaté que cela avait permis d'engager une véritable dynamique. Des territoires ont continué à avancer sur certains sujets. En tout cas, il y avait un terreau propice et une véritable attente.
La prévention et la gestion des risques concernent bien des domaines – le social, le développement, la santé et la sécurité – et c'est bien pour cela qu'il s'agissait pour la Dirmom de travailler avec huit ministères. Étudier un territoire à travers le prisme de ses vulnérabilités aux aléas et de la résilience est éminemment révélateur.
Quelle est la leçon que je tire de cette expérience ?
Tout d'abord, les aléas s'imposent à nous. Autant en tirer des éléments positifs pour avancer.
Ensuite, il y a bien entendu un lien entre l'état de vulnérabilité d'un territoire et ses aléas. Mais ces derniers permettent aussi de mettre en lumière des dysfonctionnements. J'avais coutume de dire que, dans un certain nombre de cas, respecter le droit constituerait déjà un grand pas en avant et un facteur de résilience.