Lors des entretiens, les gens ont témoigné qu'ils avaient souhaité se préparer au cyclone ensemble, au sein d'une communauté familiale ou amicale. Ils se sont réunis au préalable pour évaluer quelle maison était la plus solide et s'y sont réunis. Très peu de personnes ont fait face au cyclone toutes seules. On a assisté à une solidarité spontanée de voisinage. Ce fut aussi le cas dans les immeubles, où les habitants se sont réunis dans des appartements des étages intermédiaires, moins vulnérables aux vents et à la submersion.
Il faut donc probablement travailler en s'appuyant davantage sur la manière dont la population s'organise spontanément – du moins tant que cela améliore la sûreté. Ces éléments de culture locale contribuent à sauver des vies.
Notre travail sur la reconstruction de Saint-Martin se poursuit dans le cadre d'un projet pluriannuel, le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) IRiMa (gestion intégrée des risques pour des sociétés plus résilientes à l'ère des changements globaux).
Le travail de recherche passe aussi par la collecte d'informations sur la culture du risque et sur la manière dont les gens se sont préparés et ont fait face à la crise. De ce point de vue, il manque peut-être un échelon entre, d'une part, les élus et les personnels administratifs – qui par nature ne restent pas en poste pendant des décennies – et, d'autre part, les chercheurs qui collectent, traitent et analysent des informations. Je vous soumettrai par écrit une proposition à ce sujet, car une cellule interministérielle et interdisciplinaire pourrait jouer un rôle d'interlocuteur privilégié, permettant de faire remonter les informations depuis le terrain mais aussi de les diffuser.