Vos réponses sont déjà très riches.
Ne vous méprenez pas : il n'y a aucune critique de vos travaux dans mes propos – bien au contraire.
Nous apprenons face à des événements qui s'étalent durant une période assez considérable. Évidemment, la société est traversée par des contradictions et il n'est pas simple de prendre en compte des intérêts complexes et qui ne convergent pas forcément. Mais la question est de savoir quel est le risque acceptable et comment on arrive à l'assumer de manière partagée. La situation est difficile, mais je suis complètement d'accord avec vous lorsque vous dites qu'il faut s'appuyer avant tout sur les associations locales pour diffuser la culture du risque – l'éducation en étant l'un des principaux vecteurs.
Je voudrais que l'on revienne sur la situation des populations les plus précaires.
Il me semble que les quatre personnes décédées à l'occasion du cyclone Belal étaient des SDF qui avaient refusé d'être mis à l'abri. En tout cas c'est ainsi qu'on nous a présenté les choses – peut-être sont-elles plus complexes. Comment adapter le dispositif pour ces populations ?
Dans d'autres territoires, comme la Guyane et Mayotte, des milliers de personnes sont installées dans des habitations informelles, en dehors de toutes les règles d'urbanisme et de prévention des risques. Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas certain que les habitants de ces territoires souhaitent consacrer davantage de ressources à la prévention des risques.
Selon vous, comment la puissance publique doit-elle réagir ?
On nous a présenté comme une sorte d'habitude locale le fait de ne pas contracter d'assurance, parce que l'on fait les choses soi-même. Je ne voyais pas les choses comme cela. J'ai le sentiment que l'on ne s'assure pas parce qu'on n'a pas les moyens de s'assurer et, dans ce cas, on est évidemment moins rigoureux sur le respect des normes.