Intervention de Guillaume Vuilletet

Réunion du lundi 18 mars 2024 à 14h30
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Vuilletet, rapporteur :

Il me semble, mesdames, que vous avez adopté des angles d'approche différents.

Je sais qu'il est de bon ton de dire que la faute revient toujours à l'État et que le niveau local est irréprochable, mais je voudrais à ce sujet revenir sur l'exemple du cyclone Irma. Vous estimez, madame Grancher, qu'il serait regrettable de négliger le risque submersion par rapport au risque associé aux vents. Pourtant, après que la définition du nouveau plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) a donné lieu à des émeutes et à des désordres importants, c'est une meilleure écoute qui a permis d'isoler le primat du risque vent sur le risque submersion ; les personnes que nous avons auditionnées ont très largement vanté cette approche. L'équilibre n'est pas facile à trouver entre prise en compte des réalités locales – notamment du refus des habitants de quitter leur logement –, et prise en compte de l'évolution des aléas climatiques. Ne faudrait-il pas arbitrer en faveur d'une plus grande autorité – celle de l'État ou de la chose publique d'une façon générale – plutôt que de baisser la garde face aux risques signalés ? L'exemple du risque submersion par rapport au risque vent, que vous avez évoqué madame Grancher, est à cet égard révélateur.

Je vous rejoins toutes les deux s'agissant de la culture du risque. Nombre de nos interlocuteurs, qu'ils soient locaux ou étatiques, nous ont dit vouloir la favoriser, mais j'ai compris que les journées d'exercices ou de sensibilisation ne couvraient pas l'ensemble des risques. Faites-vous le même constat ? Faudrait-il changer notre façon de faire dans ce domaine ?

Dans la mesure où la résilience se prépare bien avant l'aléa, comment peut-on parvenir à concilier les règles d'urbanisme, qui seront nécessaires à l'avenir, avec la situation actuelle ? Dans de nombreux territoires, la rareté du foncier ne va pas faciliter les choses.

S'agissant enfin de la nécessité d'être à l'écoute des populations locales, je vous rejoins totalement. On nous a néanmoins indiqué qu'il était plus difficile d'associer les personnes hébergées dans des habitats informels, qui sont souvent en situation de grande fragilité et parfois dépourvues de statut dans le territoire concerné. On en viendrait presque à devoir hiérarchiser les différentes fragilités, pour prévenir les risques de façon efficace. D'après vos recherches, comment les réseaux locaux réagissent-ils face à cette diversité de situations ?

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