Quatre mois après le lancement des États généraux de l'information par Emmanuel Macron, de nombreux médias s'inquiètent que les débats passent à côté des problématiques économiques. En effet les enjeux de ces États généraux ne sont pas des moindres : la survie des médias d'information français dans les prochaines années, l'intelligence artificielle, l'émergence de modèles économiques viables face à la suprématie des Gafam.
Cependant, la question du financement du modèle économique a mis beaucoup de temps à arriver en tête de nos préoccupations. En dix ans, les recettes publicitaires des médias ont été divisées par deux face à la puissance numérique des plateformes américaines, sans oublier la crainte que les contenus des médias soient complètement absorbés gratuitement par les nouveaux géants de l'intelligence artificielle. Comment faire face à ces nouvelles réalités et ainsi s'assurer que le travail des journalistes reste monétisable ? Quel cadre juridique est-il possible de concevoir pour que les médias traditionnels et les nouveaux acteurs de l'information puissent coexister et comment réguler ces nouveaux médias numériques ?
Dans quelque temps, notre commission examinera une proposition de loi visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l'État. Elle prévoit que pour prétendre à des aides d'État, toute nomination d'un directeur ou directrice de rédaction devra faire l'objet d'un vote d'approbation des journalistes employés par la rédaction. Je souhaitais connaître votre position sur ce point qui fait débat.