Lorsque Napoléon III, remettant la Légion d'honneur à l'Artésien Guislain Decrombecque, ancien maire de Lens, lui demanda la recette de ses succès agricoles, ce dernier répondit en picard, en chtimi – langue que vous connaissez parfaitement, madame la ministre : « Sire, j'mets du fien, incore du fien, toudis du fien… Et ch'est comme cha qu'cha pousse ! » – Sire, je mets du fumier, encore du fumier, toujours du fumier, et c'est comme ça que ça pousse ! Nous étions alors en 1867. Cent cinquante-sept ans plus tard, sous le pouvoir macroniste, 70 000 exploitations ont mis la clef sous la porte ! Nous avons tous vu le Président de la République mépriser depuis sept ans les Français par ses actes, ses mots ou ses gestes. Il a réussi à transformer l'Hexagone en octogone. L'édition 2024 du Salon de l'agriculture en a d'ailleurs été un malheureux exemple.
À cette occasion, une phrase d'Emmanuel Macron a d'ailleurs retenu mon attention : « J'ai fait le job », a-t-il dit. Cet anglicisme réduisant la valeur travail – notamment celui des agriculteurs – à un « job » est le signe d'une conception complètement ubérisée de la politique. La politique n'est pas un job d'été ; la politique, c'est ce que fait Marine le Pen, s'engager pour la France et les Français !