En outre, le niveau de financement que vous proposez est complètement déconnecté de la réalité des besoins que nous finançons, pour notre part, à des hauteurs acceptables.
J'ajoute que les secteurs dont vous souhaitez taxer les profits pour abonder ce fonds ne réalisent pas en France de bénéfices anormaux, qu'il s'agisse de l'industrie agroalimentaire, dont les marges sont inférieures de près de dix points à celles de la concurrence étrangère, ou de la filière des engrais, dont les entreprises vont tellement bien qu'elles ferment leurs sites ! Je me demande bien quelle matière fiscale vous allez taxer, mais peu vous importe de fragiliser notre industrie, ses emplois et les familles qui en vivent.
Le Gouvernement et la majorité proposent une autre voie, s'inscrivant dans le sillage tracé par le Président de la République et le Premier ministre. Elle consiste d'abord à ne pas saper l'édifice construit depuis 2017 grâce au cadre Egalim qui, malgré ses limites et même s'il reste nécessaire de l'améliorer, a donné des résultats tangibles. Les agriculteurs le soutiennent et réclament que la loi soit appliquée ; c'est précisément ce à quoi nous travaillons.
En amont, la contractualisation écrite a permis de sécuriser les exploitations où elle a été déployée. Le chemin parcouru par la filière laitière depuis la fin des quotas laitiers démontre la qualité d'un modèle fondé sur la constitution d'organisations de producteurs fortes, orientées vers la commercialisation, et sur la conclusion de contrats pluriannuels s'appuyant sur les indicateurs des coûts de production. Hélas, certaines filières sont moins avancées dans la contractualisation, mais je vous assure que ce n'est pas la fixation d'un prix administré qui leur assurera un avenir prospère. Elles en ont d'ailleurs bien conscience.