C'est pourquoi nous proposons à l'article 3 que ce fonds soit financé par une taxation sur les superprofits des industries agroalimentaires, phytosanitaires et de la grande distribution.
Le 23 janvier, nous dénoncions dans cet hémicycle l'incohérence consistant à demander à l'agriculture française d'être à la fois vertueuse, pourvoyeuse d'emplois de qualité et toujours plus compétitive face aux fermes-usines du reste du monde. Nous nous sommes toutes et tous, dans tous les groupes, indignés du mal-être des agriculteurs, qui les expose à un risque de décès par suicide de 43 % supérieur à celui observé dans la population générale.
Nous avons tous condamné ici l'insuffisant partage de la valeur et l'indécence d'un système qui permet à quelques industriels de doubler leurs profits en un an tout en laissant un Français sur cinq ne pas manger à sa faim et 18 % des agriculteurs vivre sous le seuil de pauvreté.
Nous avons dénoncé, tous, je dis bien tous, la fragilisation des revenus agricoles en dépit d'une productivité en hausse. En trente ans, le revenu net de la branche agricole a diminué de 40 % en euros constants tandis que 10 % des agriculteurs ont des revenus négatifs, ce qui signifie que c'est souvent le salaire du conjoint qui fait vivre la famille.
Nous avons enfin, toutes et tous, affirmé notre fierté et notre attachement à notre agriculture, à notre souveraineté agricole et alimentaire.
L'engagement que nous avons toutes et tous manifesté en ce début d'année sur les barrages, dans les fermes, aux côtés des agriculteurs, parfois même sur une botte de paille ou à l'ouverture du Salon de l'agriculture, j'aimerais, chers collègues, même si les médias n'y font plus trop attention, que vous vous en souveniez aujourd'hui.
Je regarde mes collègues qui travaillent sur ces questions, sur tous les bancs de notre assemblée.