La situation du Nord est effectivement encore plus grave que celle d'autres départements. J'ai d'ailleurs été directement sollicitée par le président de ce département, ainsi que par ceux des quatre autres de la région Hauts-de-France. Comme je l'ai fait avec d'autres présidents de conseil départemental qui le souhaitaient, je les recevrai prochainement.
Je le répète, il s'agit de trouver des solutions immédiates, comme la mobilisation les agences régionales de santé ARS si nécessaire. Je le sais, car cela m'a été rapporté et parce que nous sommes intervenus : il y a parfois des incompréhensions avec les ARS lorsqu'elles refusent des projets quelque peu expérimentaux des Itep ou des IME. L'accompagnement des enfants en situation de handicap est tendu partout, mais nous devons une prise en charge spécifique à ceux qui sont accueillis dans le cadre de la protection de l'enfance.
Concernant les 1 000 premiers jours, il s'agit d'une bonne politique qu'il faut poursuivre. La maison des 1 000 premiers jours d'Arras, par exemple, accomplit de très bonnes choses. Nous pouvons aller plus loin, sachant que je m'inscris dans la continuité des travaux qui ont déjà été entrepris. Le soutien à la parentalité doit être renforcé, et je m'y attelle.
Quant aux placements judiciaires, nous pouvons vraiment nous demander pourquoi le déséquilibre avec les placements administratifs est aussi important, les premiers représentant 80 % des décisions et les seconds 20 %.
Il y a manifestement un problème d'adhésion des parents, sans laquelle on ne peut procéder à un placement administratif. Cela étant, je le répète, personne n'a jamais pris la peine de réfléchir aux moyens de la susciter, ni de se demander pourquoi nous attendons autant et pourquoi le taux de judiciarisation est si élevé.
Pour les présidents de département, cela pose la question du manque de pilotage et, parfois, du délai avant la prise de décision. Ce délai dégrade la situation des enfants qui, au bout du compte, sont bien les victimes de cette situation. J'y insiste : une telle attente va à l'encontre de leurs propres intérêts.
En définitive, il faut commencer par répondre aux spécificités territoriales, car il y en a et il faut les considérer, puis travailler à l'adhésion des familles, afin de rééquilibrer autant que possible les décisions, en veillant à ce que la protection judiciaire de la jeunesse soit au rendez-vous.