Je me permets d'aborder les difficultés que peuvent rencontrer nos départements, en prenant l'exemple de celui du Nord. Si le budget de la collectivité a augmenté, notamment dans le cadre du plan d'urgence de 2022 – ce qui est bienvenu –, un décalage demeure entre le rythme des décisions de justice et celui de la création des places d'hébergement. Ainsi, pour dix places créées, quinze nouveaux enfants ont besoin d'être protégés. La situation de ces jeunes est de plus en plus dégradée, leurs besoins de plus en plus spécifiques et les professionnels, départementaux ou associatifs, de moins en moins nombreux.
Nous constatons aussi une augmentation du nombre de placements d'enfants âgés de 0 à 3 ans, et ce malgré les multiples actions de prévention précoces qui sont menées, ou encore le déploiement du programme des 1 000 premiers jours.
Le besoin en infrastructures spécialisées pour les enfants en situation de handicap est également grand, dans la mesure où les structures classiques ne constituent plus une réponse suffisante. En effet, sur les 1 590 enfants valenciennois confiés à l'ASE, 25,5 % d'entre eux font l'objet d'une notification de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Les lieux de placement sont saturés et ne parviennent plus à répondre aux besoins des enfants aux parcours les plus complexes, particulièrement dans un contexte où l'offre médico-sociale et sanitaire est également saturée.
Madame la ministre, je sais que vous avez conscience de la situation que je viens de décrire rapidement et de l'engagement du département du Nord. Quelle réponse et quel accompagnement pouvez-vous lui apporter ?