Au premier abord, j'aurais tendance à vous répondre qu'il faut pouvoir avoir confiance dans tous les acteurs, tous les adultes qui entourent l'enfant. Mais votre question porte sur les situations de maltraitance qui surviennent dans les structures d'accueil et non sur celles qui ont conduit à protéger un enfant. À cet égard, le recours à un tiers de confiance me semble être une bonne idée. Bien entendu, il est toujours possible de saisir le juge des enfants. Je pense également aux pairs, c'est-à-dire aux anciens enfants placés, qui s'organisent en associations et qui sont un soutien pour ceux qui sont encore à l'intérieur des dispositifs.
Je ne peux pas vous apporter une réponse parfaite, mais la possibilité de saisir un tiers identifié me semble aller dans le sens de la fluidité et de l'amélioration des relations. Il est certain, en tout cas, qu'il ne faut pas briser les échanges, mais créer de la confiance. Lorsqu'un enfant placé est en danger ou violenté à l'intérieur de l'institution, il doit pouvoir avoir confiance dans la personne à qui il va parler, et il faut qu'il se passe quelque chose.
J'ai entendu un certain nombre de témoignages de jeunes dont le dépôt de plainte n'a pas été suivi d'effet. On peut comprendre que, dans ce cas, la confiance dans l'ensemble du système soit rompue. Dans une telle situation, les choses ne peuvent en rester là. C'est pourquoi j'ai indiqué tout à l'heure, en réponse à la présidente de la délégation aux droits des enfants, que les jeunes ou les familles doivent pouvoir saisir un administrateur ad hoc ou un avocat, pour qu'ils les accompagnent et les soutiennent. Ce sont des pistes de réflexion ; ma réponse est imparfaite. Quoi qu'il en soit, je suis plutôt favorable à une réflexion sur la question du tiers.