Les sorties sèches existent toujours, car l'adoption d'une loi et son application interviennent souvent en deux temps distincts. Je salue d'ailleurs les dernières lois votées dans le domaine de la protection de l'enfance, mais comme elles ne sont pas appliquées, je doute de leur utilité réelle.
À la fin de leur accompagnement, les jeunes sont très souvent dépourvus des documents de droit commun qui leur permettraient de devenir autonomes. Certains, placés auprès des services de protection sociale pendant dix ans, ne sont pas affiliés à une caisse de sécurité sociale ; leur carte Vitale peut avoir été établie avec un nom mal orthographié, sans que personne n'en soit choqué. Or de tels problèmes ont des conséquences et ne sont bien souvent réglés qu'après un an et demi.
Autre exemple : n'ayant pas été rattachés à un foyer fiscal avant leur majorité, ils peinent à obtenir des aides car ils ne peuvent pas fournir d'avis de non-imposition. Ces raisons expliquent que le non-recours au droit des jeunes sortant du système de protection de l'enfance soit si répandu.