Vous avez tous connu un parcours au sein des structures de protection de l'enfance. Puisque nous réfléchissons aux moyens d'améliorer les conditions d'accueil, je voudrais évoquer les professionnels qui exercent dans ces établissements. Il y a vingt ans, l'accompagnement quotidien des enfants était le plus souvent assuré par des éducateurs spécialisés, mais ces derniers interviennent désormais comme coordinateurs de parcours, ce qui signifie qu'ils ont perdu leur proximité avec l'enfant. Je rappelle qu'un enfant peut changer trois, quatre, cinq ou six fois de coordinateur de parcours au cours de son périple à l'ASE. Or c'est le coordinateur de parcours qui l'accompagne chez le juge, après l'avoir rencontré deux fois dans l'année.
À mon sens, l'accompagnement des enfants auprès du juge fait partie des conditions d'accueil. Comment faire valoir leur désir d'aller en famille d'accueil ou en Mecs, de revoir leurs parents ou non ? Cela relève l'accueil que peut leur offrir l'aide sociale à l'enfance. J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet.
Enfin, que pensez-vous de la création d'un fichier national – il n'existe pas encore – destiné à recenser les informations préoccupantes ? Certaines familles changent en effet de département dès qu'un travailleur social s'intéresse à leur cas, pour éviter que leurs enfants soient pris en charge par l'ASE. Les enfants connaissent alors l'errance.
Je souhaite entendre vos propositions, et je vous remercie à nouveau pour vos témoignages.