Je m'adresse aux parlementaires, madame la présidente. J'indique seulement la présence de ces personnes, qui ont écouté avec beaucoup d'attention les propos qui ont été tenus précédemment. Elles m'ont chargé d'être leur porte-parole afin de vous transmettre leurs réactions. Elles sont assez déçues de ne pas avoir obtenu, de la part du Gouvernement, des réponses satisfaisantes et à la hauteur des enjeux, notamment sur la recentralisation de la politique d'aide sociale à l'enfance. Ce sujet ne doit pas être évacué avec autant de simplicité et de facilité.
Comme cela a été souligné, le système de protection de l'enfance traverse une crise historique et il n'est plus du tout en mesure de remplir sa mission première : des enfants meurent à domicile, d'autres ne sont pas placés alors qu'ils devraient l'être, des jeunes majeurs sont toujours livrés à la rue. Tant que le débat n'aura pas lieu, la situation ne s'améliorera pas, pour une raison simple : depuis que cette assemblée a décidé, dans les années 1980 – il y a plus de quarante ans –, de confier cette responsabilité éminemment importante aux départements, ces derniers et l'État se renvoient systématiquement les responsabilités. Les premiers affirment qu'ils n'ont pas les moyens de gérer correctement cette politique publique et ce dernier soutient qu'il n'est pas tenu juridiquement de financer une compétence qui n'est pas la sienne. Il est nécessaire de placer cette question au centre des débats.
Je précise que des mineurs non accompagnés sont présents dans les tribunes. Nous parlons de protection de l'enfance : nous devons donc avoir en tête l'impact potentiel de nos propos sur les personnes. Les mineurs non accompagnés sont pointés du doigt – ils sont les boucs émissaires d'un système qui dysfonctionne. Pourtant ces dysfonctionnements ne sont pas nouveaux : on les constatait déjà avant que la France accueille des mineurs non accompagnés dans les proportions que nous connaissons aujourd'hui.
Je précise que ces mineurs restent très minoritaires au sein du dispositif de protection de l'enfance, et j'appelle votre attention sur le fait que certains départements ne respectent pas la loi. Il revient à ceux qui élaborent les lois de veiller à leur application – indépendamment d'un rattachement à tel ou tel bord politique. L'accueil et la protection des mineurs non accompagnés doivent être effectifs.