…la saturation des foyers d'accueil d'urgence devient quasiment permanente. En effet, en 2022, les arrivées de mineurs isolés étrangers en France ont augmenté de 31 % par rapport à 2021, et 14 782 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par l'ASE.
Cette saturation générale complique immanquablement la dynamique de placement, conduisant parfois à faire des choix d'accueil par défaut, non adaptés à l'enfant et à ses éventuelles difficultés. Ainsi, si l'interdiction des placements à l'hôtel a été entérinée par la loi Taquet, d'autres voies de secours sont nécessaires. Je pense, par exemple, aux pouponnières, dont le nombre insuffisant oblige à accueillir à l'hôpital pendant plusieurs mois des bébés ou de très jeunes enfants placés à l'aide sociale après avoir subi de mauvais traitements. Le monde de l'ASE se trouve alors pris dans des tensions éthiques et des dilemmes insoutenables, qui le font balancer entre le risque d'hospitalisme et de surmédicalisation à l'hôpital et celui, terrible pour les enfants, lié à la surpopulation dans les pouponnières.
C'est pourquoi j'aimerais non seulement savoir ce qui est prévu pour améliorer le placement des tout-petits – car les 1 000 premiers jours sont primordiaux pour leur santé physique et psychologique –, mais aussi connaître votre avis sur le taux d'encadrement des enfants âgés de 0 à 3 ans, jugé trop peu élevé par de nombreux professionnels. Enfin, j'aimerais également connaître votre avis sur l'impact de la loi Taquet du 7 février 2022 concernant l'attractivité du métier d'assistante familiale.